Elles marquent l’entrée vers les grands magasins, rue Sainte-Catherine, absorbent un flot presque continu de clients. « Les gens consomment ou lèchent les vitrines, moi, j’en ai rien à faire. Je cherche seulement un endroit pour être au chaud ou pour être tranquille. Avant, nous étions quand même tolérés. Aujourd’hui, tu te le fais dire assez vite.

Des fois, après une bonne passe, quand tu t’es sorti de la rue, même si tu avais un toit et une jobine, ça arrive que tu y retournes. Ce n’est pas toujours facile. Ils appellent ça le “syndrome des portes tournantes”, c’est au sens propre et figuré, car tu finissais toujours par retrouver des connaissances là.1 » Des visages familiers que tu saluais de loin, comme si ni le fond ni la surface n’étaient encore perceptibles. Le mythe de Sisyphe sous l’éclairage des centres d’achat.

* * *

L’invention des portes tournantes remonte à la fin du XIXe siècle. Le modèle états-unien a été développé par Theophilus Van Kannel. Et pourquoi reculer jusque-là ? Le slogan que la compagnie de Van Kennel utilisait à ses débuts, Always open–Always closed, contient lui aussi une image digne d’intérêt : perpétuellement ouvertes et fermées à la fois, Les Portes-Tournantes sont-elles une métaphore de la vie de cet homme ayant vécu des épisodes d’itinérance ou celle de notre regard devant cette réalité ?

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BIBLIOGRAPHIE & NOTES

1 Propos d’un participant anonyme.

Autre source consultée : Laurent Stalder, « Turning Architecture Inside Out: Revolving Doors and Other Threshold Devices », Journal of Design History 22, no 1 (1 mars 2009) : 69‑77. DOI : 10.1093/jdh/epn047.

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