Cet emplacement n’a pas d’appellation précise autre que « le parc canin près du réservoir Julien-Lord1 ». « Le site est vaste et les murs de béton, tant au bas près des garages, qu’en haut sur les murets, sont des espaces légaux2 » pour pratiquer le graffiti.
Selon David Miljour, directeur général de l’organisme Dose Culture, « il suffit de monter au sommet de la colline pour trouver le mur le plus utilisé par les graffers expérimentés, tout au fond. Les pieces qu’on y retrouve sont super techniques. Ce mur-là est spécial, car il est fréquenté pendant les quatre saisons. C’est un lieu important pour exercer cet art sur la Rive-Sud. Site méconnu pour certains, secret bien gardé pour d’autres, des artistes de renommée internationale viennent s’y amuser. Il n’est pas rare d’y croiser Monk.E lorsqu’il est au Québec. »
En 2014, la ville de Longueuil s’est dotée d’une politique en art urbain3 et, dans cette foulée, elle a légalisé l’exercice du graffiti dans cette enceinte.
Toujours d’après David Miljour, « le monde du graffiti est en perpétuel mouvement. Une œuvre est là un jour puis ne l’est pas le lendemain. Les sites de graffiti ont donc aussi tendance à connaître une popularité éphémère. Il y a peut-être deux endroits qui n’ont pas bougé avec le temps et les générations, c’est le parc à Chiens et Le Yard. »
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AUDIO
Entrevue réalisée auprès de David Miljour, directeur général de Dose Culture, 11 février 2016.
Les propriétaires de chiens et les artistes du graffiti
La contribution de lieux comme celui-ci au cheminement des graffers
LEXIQUE
Définitions de certains termes mentionnés dans l’entrevue :
Crew : « Nom donné à un regroupement de graffiteurs. Chaque crew possède son propre nom et tous les adhérents s’identifient et s’approprient ce même nom4. »
Fill-in : « Intérieur du lettrage5. »
Piece : « Un piece est la réalisation stylisée et colorée de la signature d’un graffiteur : le style, l’agencement des lettres et les combinaisons de couleurs importent dans la détermination de la qualité d’un piece (Castleman, 1982 : 31). De grand format, le piece représente la dernière forme de graffiti. Il tend davantage à démontrer les qualités stylistiques de l’artiste graffiteur plutôt que sa capacité à diffuser sa signature et son nom à la grandeur de la ville6. »
Tag : « Le tag est la signature stylisée d’un graffiteur. De petit format, il est rapidement exécuté à l’aide du marqueur ou de la peinture aérosol. Le tag représente la première forme accomplie par un graffiteur débutant, avant de passer au throw-up et ultérieurement au piece7. »
Throw-up : « Le throw-up consiste en la formation rapidement exécutée de quelques lettres épaisses et de moyennes ou de grandes dimensions. Réalisées avec de la peinture aérosol, les lettres sont produites selon deux couleurs, l’une pour le remplissage et l’autre pour le contour (Castleman, 1982 : 29 et 21). Le throw-up représente le deuxième type de graffiti avec lequel le graffiteur doit se faire un nom et gagner un respect auprès de sa communauté, comme avec le tag, avant de parvenir au piece8. »
Politique de la ville de Longueuil :
Mur légal : « Mur dûment identifié où la réalisation d’art urbain est autorisée d’office, pourvu que soient respectées les heures et les surfaces d’utilisation ainsi que des éléments aussi élémentaires que la propreté des lieux et la quiétude des riverains. Certaines restrictions quant aux contenus haineux ou vulgaires s’appliquent également9. »
BIBLIOGRAPHIE
1 Ville de Longueuil, « Parc canin », consulté le 21 mars 2016, https://www.longueuil.quebec/fr/parcs-canins.
2 Dose Culture, « Liste des murs légaux — Rive-Sud », consulté le 21 mars 2016, http://www.doseculture.com/fr/nos-services/murs-legaux/.
3 Ville de Longueuil, « Politique en art urbain », mis à jour le 21 janvier 2014, https://www.longueuil.quebec/fr/publications/2014/politique-art-urbain.
4 Katrine Couvrette, « Le graffiti à Montréal : pratique machiste et stratégies féminines », (Mémoire de M.A., Université de Montréal, 2012), xi, https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/8982.
5 « Glossaire de l’art graffiti », Café-Graffiti, consulté le 14 mars 2016, http://www.cafegraffiti.net/glossaire-graffiti-et-art-graff.
6 Katrine Couvrette, op. cit., p. xi. Tel que cité par l’auteure : Craig Castleman, Getting Up : Subway Graffiti in New York (Cambridge : The MIT Press, 1982).
7 Ibid.
8 Ibid.
9 Ville de Longueuil, « Politique en art urbain », op. cit., p. 7.