Cette expression a désigné le square Victoria pendant le mouvement Occupons Montréal qui s’est officiellement tenu du 15 octobre 2011 (date de la première assemblée générale) au 25 novembre 2011 (date de l’éviction par la ville). « Le nom reste encore dans l’imaginaire de Montréal, surtout lorsque vient le temps d’évoquer le site pour des activités militantes1. »

« Autour du square se concentrent toutes les grandes banques. C’est le coeur financier de la ville, l’occuper était cohérent avec l’idée de démontrer l’inégalité entre les plus riches et les plus pauvres. Comme la reine Victoria n’incarnait pas exactement l’image la plus exemplaire, ce fut assez naturel de renommer le lieu. Nous avons créé un petit village dans la ville, ce qui est tout aussi symbolique. Devant la hauteur des gratte-ciel, il y avait cette invitation à donner naissance à un espace démocratique et autogéré où les plus exclus étaient accueillis. Tout cela a duré à peine plus d’un mois. Il a fallu vite s’organiser2. »

À un certain point, Le Devoir souligne que « [c]ette bourgade émergente d’environ 250 tentes et 400 participants compte sur un “hôpital” aménagé dans un abri tempo, une yourte pour les réunions des comités, une bibliothèque, des toilettes chimiques, une cuisine, un centre de dons, des bennes à ordures, des bacs à recyclage et — pourquoi pas ? — une zone famille3! »

À ces occupants, « pouvait s’ajouter jusqu’à 1000 personnes ou plus pour les assemblées qui avaient lieu chaque jour. Elles étaient gérées avec toutes sortes de signaux pour faciliter la participation et un système de “porte-voix humains” afin d’éviter l’amplification4. »

La revue Nouvelles pratiques sociales, lors d’entrevues rétrospectives, revient sur l’idée même du moyen choisi : « L’occupation a été un peu évacuée du répertoire contemporain d’actions alors qu’elle a des origines lointaines. Take the square a bien formulé la signification de l’occupation, qui est d’investir l’espace public en tant que peuple.

[…] Il n’est pas ici question d’une appropriation ou de retirer à d’autres des usages ou des lieux, mais plutôt de ramener le politique dans la sphère publique, de permettre au peuple de prendre le pouvoir qui lui revient5. »

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AUDIO

Comment fonctionnaient les assemblées?


 

BIBLIOGRAPHIE & NOTES

1 Richard Renshaw (participant aux activités d’Occupons Montréal, pendant et après la période d’occupation), entrevue, propos recueillis par l’artiste.

2 Ibid. Il souligne que « dans un premier temps, “Place du Peuple” a été utilisé, mais bien vite on a soulevé le point que c’était pour tous les peuples, alors… des Peuples. »

3 Brian Myles, « Occupons Montréal – Les réfugiés du système financier », Le Devoir CII, no 246, 29 octobre 2011.

4 Richard Renshaw, id.

5 Louis Gaudreau et Élisabeth Côté, « Retour sur l’occupation du square Victoria : entrevue avec Kristian Gareau, Josianne Millette et Valérie Provost, militants et militantes au sein du mouvement Occupons Montréal », Nouvelles pratiques sociales 25, no 1 (2012) : 7‑16, DOI : 10.7202/1017380ar.


 

IMAGES

1. Bortoletto Vaz.

2. Robert Portnoff.

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