« Le voisinage du secteur Marconi-Alexandra était fortement industriel à l’époque où j’y ai déménagé, il y a 24 ans. On y trouvait beaucoup de manufactures. C’était un milieu agité et bétonné. Le terrain que nous revendiquons a longtemps appartenu à la compagnie de chemin de fer Canadien Pacifique (CP), utilisé de la fin du XIXe siècle jusqu’au début des années 90, comme lien direct avec le port de Montréal1. »
« Lorsque les rails ont été retirés et le tunnel remblayé, cela a permis à la rue Saint-Zotique de communiquer avec le boulevard Saint-Laurent ainsi que l’avenue du Parc. Je suppose que cette ouverture a changé l’état d’esprit du quartier et l’a raccordé au reste de Montréal d’une manière inusitée. La parcelle de terrain du CP est restée vacante pour une bonne vingtaine d’années.
Durant ce temps, la végétation poussait et poussait de manière prolifique sans grandes interventions humaines. Alors quand je l’ai vue, cela m’a frappée comme étant une “jungle urbaine”, une oasis qu’on ne trouve que très rarement en ville. Le surnom “parc des Gorilles” m’est venu instinctivement au sens où nous sommes des êtres humains qui ont aussi un côté sauvage. Les citoyens se sont spontanément approprié le lieu : chemin de traverse pour certains; espace vert incontournable pour d’autres, car le quartier n’en a pas vraiment2. »
Depuis, l’organisme à but non lucratif les AmiEs du parc des Gorilles a été fondé afin de reconvertir le terrain en espace public. « L’aspect physique et environnemental du site a été grandement modifié suite au transfert de la propriété entre le Canadien Pacifique et le Groupe Olymbec, au début de l’année 2013. Le nouveau propriétaire, sans se procurer les permis nécessaires, [a abattu] cinquante arbres matures sur la partie sud de la propriété le 15 mai 2013 […], jetant à la rue la faune importante qui habitait le site depuis les jours du chemin de fer3. »
L’organisme va jusqu’à faire des propositions d’aménagement, alimentées par des ateliers créatifs tenus avec des citoyens des environs, selon les principes d’écologie sociale. « Nous gardons espoir, car le terrain est sous réserve foncière jusqu’en 20174. »
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Un surnom humoristique.
Marconi-Alexandra, un secteur industriel de Montréal.
BIBLIOGRAPHIE & NOTES
1 Frances Foster (membre du conseil d’administration des AmiEs du parc des Gorilles), entrevue, propos recueillis par l’artiste.
2 Ibid.
3 Site internet des AmiEs du parc des Gorilles, http://www.parcdesgorilles.net/historique-du-site/.
4 Frances Foster, op. cit.