« La première fois que je suis allé graffer là, c’était il y a une dizaine d’années. C’est ma professeure d’art de l’époque qui m’a appris le nom, elle-même fréquentait l’endroit bien avant. Même aujourd’hui quand je rencontre de nouvelles personnes, c’est toujours Le Stinky, c’est resté. C’est une usine abandonnée et, quand tu rentres là-dedans, ça ne sent pas la rose. […] Ça fait des années que ça ne sent pas bon. Aujourd’hui, c’est devenu un lieu cliché pour le graffiti et pour l’exploration urbaine. Tu n’as qu’à taper le nom sur internet pour t’en rendre compte1. »
« Son vrai nom, c’est “la Canada Malting” et il y a deux raisons qui expliquent l’odeur. Premièrement, il y a des grains qui sont restés sur place et qui ont dû moisir. Rappelons qu’on y transformait l’orge en malt en vue de fabriquer de la bière et que ce procédé dégage lui-même des odeurs assez fortes, ce qui attirait les rats. Et là, on en vient à la deuxième cause…
Pour éviter que ces bestioles mangent tout le malt de la production, la compagnie étendait de la mort-aux-rats. Même après la fermeture de l’usine, il est resté de ce poison-là. Les rats s’en sont donnés à coeur joie, mais ils mouraient sur place ce qui fait qu’il y a eu beaucoup de décomposition de carcasses, d’où l’odeur pestilentielle.
On peut donc facilement comprendre le pourquoi du “Stinky”. Par contre, je ne comprends pas comment ça se fait qu’il y ait des gens qui insistent pour aller à l’intérieur, c’est très dangereux et pas tout à fait agréable pour le nez2! »
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NOTES
1 Propos d’un participant anonyme.
2 Guy Giasson (président de la Société historique de Saint-Henri), entrevue, propos recueillis par l’artiste.